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Alain Demouzon - "Histoires féroces" Une fraternité barbare |
Monique Laforce - Des lilas à ciel ouvert Un indiscible parfum d'au-delà |
Geneviève Brisac - " Pour qui vous prenez-vous ?" En pointillés | Horia Badescu - "Abattoirs du silece" |
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Alan Bennett - La mise à nu des époux Ransome Subtile cruauté ! | "Sur la plage de Chesil" de Ian McEwan Dans le secret des cœurs et des corps |
Marie Nimier - "La reine du silence Une évidence. | |
"L'homme qui tombe" de Don De Lillo La chute de l'Occident |
Abattoirs du silence de Horia Badescu
A l'image de son titre, les textes de ce recueil sont hâchés, allant à l'essentiel. Ils parlent d'exil. De cet exil au delà de l'exil : l'exil de soi même.
"Des instant, des heures,
des jours ...
toute une vie comptée
sans répit, sans relâche,
sans parvenir à savoir
qui t'habite,
où commence
le couchant de ton être."
Et pour faire face à ce premier texte un dessin disséqué à l'encre de Tudor Jebeleanu.
Et jamais aucun écho pour répondre à la question qui fouille les entrailles :
"Où es-tu ?
Du vent dans les plaines
de la chair,
des pluies qui se meurent
dans leur sang.
Où es-tu ?
Dans le sous-sol des os
le néant
poursuit les Mages.
Où es-tu ?
L'étoile se tarit
aux cieux ;
un trou noir
va naître."
Ce "tu", c'est l'auteur, c'est nous, c'est l'humanité face à elle même dans un cri muet.
"Devant le miroir
comme devant la mort :
au-delà
quelqu'un que tu ne reconnais
plus,
au-delà
le désert qui habite
son regard,
au-delà
les lambeaux de silence,
bandages sur l'orifice
de sa bouche."
Horia Badescu
Abattoirs du silence
Editions Alain Benoît, 2000