Mots à mots

Regards

Souvenir

 

Au delà de la brume, les collines sont grises
Comme autant de tombeaux oubliés.
A peine si par moments leur solitude se brise
Sur l'arrête noire d'un sapin isolé.
Parfois le paysage monochrome et glacé
S'embrase d'un bosquet automnal
Et le vert des prairies soudain illuminé
Prend l'éclat évident des couleurs primordiales.
Mais le soleil déjà n'est qu'un reflet terni
Sur le miroir sans teint de rivières paresseuses
Glissant au flanc muet de clochers assoupis
Qui rythment le ballet des habitudes creuses.

 

11 novembre 1994

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