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Gothiques
- III -
L'ombre est à peine éclaboussée
Par le feu doux et palpitant
D'un cierge à demi-consumé
Qui brûle pour les pénitents.
Soudain le pas d'une sacristine
Réveille les échos assoupis
Sous les étoffes purpurines
Et l'or blond des tapisseries,
Animant les monstres mythiques
Et la vermine enluminée
D'une sarabande sabbatique
Entre les pages d'un psautier.
Du fond des cryptes oubliées
Un vent souffle humide et chaud
Entre les solides piliers
Aux cauchemardesques chapiteaux.
Le rire grotesque d'une gargouille
Figé en grimace taciturne
Veille sur les saints et leurs dépouilles
Dans ces égarements nocturnes.
18 septembre 1991