voici l'homme
ange approche de l’apparition
son armure s’effrite lentement
une fleur de grâce s’est glissée en son sein
l’œil nous regarde, pourri,
et enfin, nous nous aimons

mon cœur se vide comme crépuscule au soleil
des élans creusent des vallées
et sur les collines des pensées parcourent des chemins désertés
et des pensée errent sans élan et des élans lourds inconnus
et l’obscurité souffle comme le vent


aucun boudha ne sied plus dans mes mains
pour que je le pèse face à toi
et la tête dans les nuages


s’écroulent sur nous des collines d’amour
pendant que des chiens blonds déboulent au soleil
et qu’auprès de nous les jours s’échappent du calendrier
et que toujours le jeudi nous poursuit
et entre nous et jeudi il y a le mercredi


a-t-il trébuché sur le pont qui rassemble les eaux de l’être et du sommeil !


tranchons les grappes au vol, au sabre, en jouant
enfants cruels et ivrognes suçons le jus sucré dans nos paumes
et crevons toujours mieux les pépins au vol
pour que le jus amer ruisselle


enfant songe : pêche, pêche ! grande est la mer mais sans noyau


oui, oui, oui, murmure de l'herbe
le chanvre monte en corde

où es-tu, où sommes nous

oui, oui, oui, murmure de l'herbe
chanvre monte à la lune


seulement à travers les feuillages les verts miroirs peuvent embrasser la peur de la lumière


nuit de cadavres tirés, par les cheveux, dans la nuit,
cadavres luisants, flottants, sur la dépouille d'un beau rêve.


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